Après huit mois de travaux, la Haute instance pour la  réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, a fait ses adieux ce jeudi 13 octobre, dix jours avant l’élection de l’assemblée constituante.

Chargée de piloter les réformes politiques et électorales de la Tunisie  post Ben-Ali , la haute instance de Ben Achour s’est éclipsée , elle cède désormais le flambeau  au tunisien  pour  prendre  en main  le sort de son  pays !

Foued Mebazzaâ, Béji Caïd Essebsi, de  hauts membres de l’Instance ainsi que de nombreuses personnalités de la scène politique  ont tenu la toute dernière audience, une audience  solennelle de fermeture, garnie de poésie et de musique !                                              

Des discours très émouvants, axés essentiellement sur les objectifs d’une telle instance : depuis le 15 mars 2011, l’instance a été un espace de dialogue entre les différentes composantes de la scène politique et de la société civile et un maillon essentiel du  processus de la transition démocratique !                                                                                                                                 

Nul ne peut oublier  que cette instance a grandi au fil des jours : de 71 membres, elle est  passée  à 120 puis à 155, dont douze partis politiques sur les 116 partis existants, dix-neuf organisations dont des syndicats, associations de la société civile ou professionnelles et des personnalités indépendantes.

Alors que sa mission est terminée, la prestation de cette instance a été diversement appréciée : Ennahdha  lui a claqué la porte à maintes reprises,   le Parti démocratique progressiste  l’accusait toujours  de se comporter  comme un parlement élu alors que ses membres ont été désignés sans  oublier le CPR qui a refusé de signer la déclaration du processus transitoire.
C’était l’un des espaces d’apprentissage de la démocratie où les crises se sont succédées   entre ceux qui se disent modernistes, progressistes et laïcs, et les autres taxés de réactionnaires et de rétrogrades.


« Nous avons réussi une synthèse improbable entre la logique révolutionnaire et la logique institutionnelle »
, a affirmé  Yadh Ben Achour, président de l’instance tout en ajoutant que cette instance a permis à la Tunisie de se doter d’un nouveau code électoral, elle a instauré également des règles pour le financement des partis.

Une récitation poétique de Mohamed Sghaïer (Ouled Ahmed), ainsi qu’une présentation  de l’hymne national  par des étudiants de l’Institut Supérieur de Musique ont marqué cette cérémonie de clôture. 

Une ultime rencontre  auquel  l’avocate et présidente de l’association « Awfia », Lamia Farhani, a dénoncé  encore et toujours  les droits bafoués des martyrs tunisiens.

Peut-on considérer aujourd’hui que cette instance  a accompli sa mission en matière de réforme politique et d’assistance dans la transition démocratique ? « L’après 23 octobre »  nous apportera  conseil !


F.R