Le Ministère tunisien du  Tourisme peaufine actuellement une stratégie d’adaptation aux grandes mutations que connaîssent l’industrie du tourisme et le comportement des touristes. Le premier bouleversement concerne la «Révolution Web». « Près de 70% des choix des destinations se font actuellement sur Internet, ce qui dénote un changement radical au niveau du mode de consommation des touristes. Ces derniers partagent désormais leurs expériences de séjour sur des forums sur Internet.», a précisé M. Slim Tlatli, ministre du tourisme. Parmi les autres mutations de l’industrie, le ministre a également évoqué  la grande concentration des tours opérateurs et les compagnies low-cost. 

L’adaptation à ces défis passe, en premier, lieu, selon M. Tlatli, par l’amélioration du produit touristique surtout que les   études ont prouvé qu’un touriste insatisfait qui partage son expérience sur Internet fait fuir 10 clients alors qu’un touriste satisfait de son séjour attire 3 clients vers une destination. A cela s’ajoute le développement des produits de niche comme les gites ruraux, du MICE et du tourisme cultuel ou encore religieux.
Le deuxième chantier de la stratégie d’adaptation aux mutations du tourisme mondial  consiste à développer la politique de commercialisation de la Tunisie à travers une forte présence des professionnels sur le Web, et l’encouragement de la création de sites focalisés sur les produits touristiques tunisien, avec à la clef des bannières publicitaires conformément à la technique du fishing (hameçonnage).

Et last but not least, l’intérêt se portera sur le développement du cadre institutionnel  et juridique à travers notamment la révision des normes de classement des hôtels et la redéfinition du rôle des différents acteurs du secteur touristique tant au niveau de l’administration (le Ministère du tourisme et l’ONNT), qu’à celui des professionnels ( FTAV, FTH, loueurs de voitures , transporteurs). Ces divers acteurs professionnels seront regroupés en une seule structure : la fédération nationale du Tourisme, laquelle aura un rôle actif en matière d’amélioration  de la qualité des services et de la commercialisation.