By walidK


Un groupe salafiste a revendiqué, pour la première fois, une attaque contre un point de vente d’alcool. Ce groupe proche de la mouvance salafiste djihadiste a, en effet,  affirmé avoir été à l’origine de l’assaut contre  l’hôtel Horchani qui constitue le  dernier point de vente légal d'alcool à  Sidi Bouzid, les autres bars de cette région  ayant fermé leurs portes suite à des avertissements adressés ces derniers mois à leurs gérants. «Nous avons agi  à la demande de la population. Les jeunes ont juste cassé les bouteilles d'alcool», a déclaré à l'AFP, Waël Amami, porte-parole du salafiste.
Le jeune militant salafiste a également fait savoir que «  personne n'a été frappé  parmi les 15 à 20 clients du bar  présents au moment des faits».
Waël Amami avait été condamné en 2007 à la prison à perpétuité après des affrontements sanglants entre un groupe salafiste  dénommé «Jound Assad Ibn Al-Fourat »  et l'armée tunisienne  à Soliman. Libéré au lendemain de la révolution  dans le cadre de l’amnistie générale, ce jeune homme a précisé que l’hôtel Horchani est un « établissement déclassé que ne reçoit pas des touristes  et fonctionne presque exclusivement comme bar », indiquant au passage que la direction de l'hôtel avait été mise en garde par son groupe mais que la vente d'alcool n'avait pas cessé pour autant.
M. Amami a, d’autre part, révélé qu’un homme enlevé le jour des faits, au moment où il tentait de filmer la scène, a  été libéré. «Cet individu est sain et sauf. Nous l'avons juste retenu le temps de vérifier qu'il n'avait pas d'images sur son portable », a indiqué l’homme, tout en signalant que son groupe lutte contre la prolifération de points de vente d'alcool.
Des clients et employés de l'hôtel Horchani  ont raconté qu'une cinquantaine d'assaillants avaient fait irruption, le 3 septembre, dans l'établissement, chassant les clients du bar avant de fracasser des quantités de bouteilles d'alcool et de bière dans le hall. 
Selon des témoins oculaires, les assaillants ont ensuite saccagé la réception et les chambres à l'étage de l'hôtel. Certains ont agi aux cris de « Allah Akbar» (Dieu est le plus grand) et d’ «al-Charab haram » (l'alcool est illicite), tandis que d'autres insultaient le propriétaire qui « n'a pas tenu compte des avertissements qui lui avaient été adressés», selon la même source.
Jamil Horchani, propriétaire de l’hôtel, a déclaré  avoir informé, plusieurs jours avant l’attaque,  le procureur de la République,  des menaces qu’il a reçues de la part des salafistes.
Au ministère de l’Intérieur, on assure que l’enquête est en cours. «Une enquête policière a été ouverte mais le gérant de l'hôtel n'a pas voulu identifier les suspects si bien qu'aucune arrestation n'a pu avoir lieu », a précisé Lotfi Hidouri, responsable de communication  au ministère de l'Intérieur.
Selon lui, la police a, quand même,  convoqué des assaillants présumés.