By walidK


Reléguée au second plan par la crise politique, la crise économique menace la Tunisie. Outre les pertes directes liées aux troubles qui avaient précédé la fuite-courageuse- de Ben Ali en Arabie Saoudite, les entreprises sont fortement fragilisées par le vent de la contestation sociale et les retombées de la crise libyenne. Pour tenter de réanimer une économie anémiée, le gouvernement tunisien a annoncé, vendredi, un plan de relance prévoyant notamment la création à court terme de 40.000 emplois. Adopté en conseil des ministres, ce plan destiné à remettre la machine en marche  a été dévoilé par le ministre des Finances Jalloul Ayed. Ce banquier mélomane qui avait notamment dirigé la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE) avant d’être appelé au chevet d’un ministère régalien se décline en 17 points. Il comporte  notamment un programme de recrutement exceptionnel de 20.000 employés dans la fonction publique, et des mesures en faveur des entreprises pour les inciter à réaliser un nombre d'embauches équivalent.
D’autre part, 200.000 jeunes bénéficieront d'une allocation mensuelle de 200 dinars sur dix mois dans le cadre de « mécanismes de la politique active de l'emploi ».
Le plan prévoit, par ailleurs, de doubler les montants alloués aux «programmes d'utilité publique dans les régions» de l'intérieur du pays et d'y encourager les investissements.
Au niveau social, les aides aux familles défavorisées seront renforcées et des micro-crédits et dotations seront octroyés à 20.000 familles pour améliorer leurs logements.
 Ces mesures d’urgences visent  à faire face à une situation « délicate» malgré « la bonne tenue des exportations industrielles», a précisé M. Ayed.
Les secteurs les plus touchés par la quasi-paralysie de l'activité économique depuis fin décembre sont le tourisme, le transport, le commerce, les phosphates et les travaux publics.
Leur impact sera sévère pour 2011, avec un taux de croissance de l'économie tunisienne qui devrait s'établir entre zéro et 1%, contre 5,4% initialement prévus. Le déficit budgétaire devrait passer, lui, du simple au double soit 5% au lieu des 2,5% prévus.
Quant aux investissements, ils devraient accuser une baisse de 1.500 millions de dinars (762 millions d'euros).