Du 17 au 20 avril, la ville de Tozeur aura rendez-vous avec une manifestation qui s’annonce d’ores et déjà grandiose. Une 1ère en Tunisie qui va concilier de la manière la plus intelligente entre le produit culturel et le tourisme saharien de cette ville. Totalement gratuit, le Festival International de Tozeur « Orientale Africaine », rallie déjà un grand nombre d’artistes de renommée et de VIP. Car l’évènement repose sur l’authenticité qui est une qualité indéniable de la ville de Tozeur… pour proposer au public une vraie alchimie entre cet écrin, Tozeur, et la programmation musicale. Sami Attia, l’un des producteurs du festival raconte à TourisMag l’histoire de ce rêve.

Interview de Sami Attia, le producteur du festival de l’Orientale Africaine à Tozeur :

TourisMag : Si vous nous présentiez le Festival International de Tozeur ?
Sami Attia : Pour présenter les choses comme il se doit, il s’agit d’un cheminement musical qui part de l’Afrique et qui va jusqu’à l’Inde dans le but de raconter justement cette histoire et permettre aux spectateurs d’en prendre connaissance mais aussi de remonter aux sources de ce qui fait une grande partie de la culture musicale tunisienne. En réalité, on veut offrir un moment d’immersion et c’est pourquoi on fera appel à des cuisiniers indien et africain pour être tout à fait dans l’univers de l’Orientale Africaine.

TourisMag : Comment avez-vous eu l’idée de lancer l’Orientale Africaine ?
Sami Attia : C’est parti d’un constat on ne peut plus simple. En fait, il y a une multitude de festivals qui se déroulent principalement en été et particulièrement sur la région côtière. Or, Tozeur et de par ses qualités culturelles, géographiques, touristiques, son infrastructure ainsi que sa médina d’une architecture unique, qu’on ne retrouve nullement part ailleurs, peut très bien servir d’écrin pour une manifestation culturelle et touristique de qualité. On a alors contacté Alain Weber qui est le directeur artistique du festival des Orientales à Saint Florent Le- Vieil et un musicologue mondialement reconnu et on a travaillé sur un concept qui soit parfaitement en phase avec l’environnement et la culture de la ville de Tozeur. Le concept a abouti à ce qui est aujourd’hui l’Orientale Africaine, c’est-à-dire un festival qualitatif de très haute tenue artistique avec au menu les chants soufis qui viennent d’Iran, la Geste Hilalienne qui vient du Nil et tant d’autres surprises, en plus bien évidemment de la scène tunisienne puisqu’on prévoit en tout une quarantaine d’artistes tunisiens dont Mounir Troudi.

TourisMag : Et quels sont vos objectifs à travers une manifestation pareille ?
Sami Attia :

Notre ambition est de pérenniser et développer ce concept en essayant dans les années à venir de l’enrichir avec de la danse, de la peinture et plus de cinéma, dans le but d’évoluer petit à petit vers le concept d’un village culturel et touristique. Et d’offrir ainsi à moins de deux heures de l’Europe, sur le créneau de l’hiver, un produit culturel et touristique qui soit une espèce de thalasso cérébrale. Et ce, en ciblant dans le cas échéant la clientèle étrangère. Il n’en reste pas moins que ce soit un festival qui se doit d’être fédérateur et nous nous adressons aussi à la population de Tozeur et à l’ensemble des Tunisiens. Et c’est justement la raison pour laquelle nous avons décidé que ce festival soit totalement gratuit.

TourisMag : Mais dans ce cas, quel est votre intérêt d’offrir un festival gratuit ?
Sami Attia : Tout notre intérêt est d’installer un évènement culturel qui devienne un rendez-vous de 1ère importance avec des retombées financières indirectes pour l’économie de la région et du pays. Il s’agit à notre sens d’un rayonnement international pour la ville de Tozeur avec une combinaison intelligente entre le produit culturel et le produit touristique saharien.

TourisMag : Quel genre de difficultés avez-vous rencontrées pour concrétiser ce projet ?
Sami Attia : Je pense que le plus dur dans ce genre d’évènements c’est la première édition et notamment la recherche de partenaires financiers. Et à cet égard, je voudrais d'abord signaler que ce festival est placé sous le haut patronage du Président de la République. Je voudrais souligner aussi le rôle d’entreprises citoyennes qui a été celui de Tunisie Télécom qui nous a soutenus à la conception du projet. Je voudrai aussi remercier Abderrazek Cheraïet qui est un fervent supporter du festival et remercier également Khelil Laâjimi, le ministre du tourisme, pour son appui quant à la réalisation de ce projet.

TourisMag : Pourquoi avez-vous choisi cette période de l’année ?
Sami Attia :
Nous avons opté pour cette période parce qu’elle est relativement favorable compte tenu des vacances scolaires, notamment en France, puisqu’il s’agit également d’une 1ère édition qu’on a envie d’asseoir auprès du public étranger. Mais à partir de l’année prochaine, on envisage le mois de mars afin de contribuer ainsi à l’étalement de la saison touristique en Tunisie, d’autant que le mois de mars soit une période moins favorable en termes de taux d’occupation. Et de permettre ainsi de démontrer l’intérêt économique d’une manifestation culturelle et touristique de qualité sur la ville de Tozeur.

TourisMag : Comment vous envisagez la promotion de cet évènement ?
Sami Attia :
Les outils de promotion sont de différentes natures. Nous avons des partenaires médias qui sont Radio Mosaïque, RTCI et Bienvu qui, par leur apport, vont nous permettre d’avoir une communication massive. On prévoit également de mettre incessamment en ligne le site web du festival et on programme aussi du rédactionnel sur pas mal de supports étrangers. Sur un autre plan, la couverture du festival sera assurée par plusieurs radios, Télévisions et journaux sans oublier la présence de VIP qui seront les ambassadeurs de cette 1ère édition.

TourisMag : Le mot de la fin
Sami Attia :
Ce festival est un beau geste pour la culture, pour le tourisme, pour la ville de Tozeur et c’est un beau geste aussi pour l’image de la Tunisie et notre seul souhait c’est de le pérenniser et le développer. Tozeur est une ville exceptionnelle qu’on peut faire à pieds et si on ne la fait pas à pieds, on la fera en calèche… c’est une vile authentique.