C’est au cours d’un méga show rehaussé par la présence de militants, sympathisants, journalistes et invités de marque que l’un des partis politiques les plus incontournables de la vie politique tunisienne a fait la présentation de son programme économique. Un show maitrisé et sans fautes.

Ni sonorisation défaillante, ni salle trop petite, ni couleurs choquantes…Un bleu qui a enveloppé la scène et qui fait penser autant à la mer qu’au logo du parti. Reste que les propositions pour le tourisme restent en deca des besoins du secteur en détresse.

« Le programme  Enahdha pour le tourisme n’est qu’un résumé de mesurettes inspirée de la stratégie 2016 et encore je reste poli… » déclare aussitôt un professionel qui souhaite garder l’anonymat. « C’est quoi le tourime arabo-musulman ? Ils parlent de tourisme islamique ? L’ordre des marchés confirme t-il leur priorités ? Ils pensent vraiment sauver le secteur avec ca ? ».

La première proposition qu’Enahdha propose est d’élaborer une stratégie nationale du tourisme sur la base d’une étude complète à laquelle contribuent les acteurs du secteur. Sauf que le tourisme a fait l’objet de plusieurs études qui sont restées dans les tiroirs. Le secteur n’a plus besoin d’études. Il a besoin d’actions et de décisions immédiates surtout dans les conditions de sinistre actuel.

D’ailleurs pour la refaire cette étude, il faut déjà trouver avec qui ? Cette dernière a été élaborée avec le condensé du secteur privé et public impliquant toutes les forces vives et concernées directement ou indirectement du pays et sous la coordination d’un cabinet de renom et a couté 1 million de dinars.

Où va-t-on si l’administration actuelle la relègue au placard et que les partis politiques qui feront les gouvernements de demain la renient, tout en s’en inspirant, sans doute par fierté mal placé !

Pour en revenir aux propositions d’Enahdha pour le tourisme outre le premier point mentionné précédent, voici le détail.

1.Diversifier l’offre touristique en développant le tourisme culturel ‘(sites archéologiques), médical, écologique, saharien et sportif, tout en encourageant l’investissement dans le tourisme haut de gamme.

2.Traiter la question de l’endettement du secteur ( au cas par cas), assister les institutions touristiques et les aider à surmonter les répercussions des événements de l’après-révolution

3.Renforcer la compétitivité du secteur touristique en améliorant la qualité des services, modernisant le système de formation, soutenant le projet d’espace ouvert, instaurant la gouvernance touristique appuyant la création d’une cellule de veille.

4.Promouvoir le tourisme intérieur, le tourisme familial, le tourisme solidaire, le tourisme de passage, les croisières, le tourisme maghrébin et arabo-musulman ainsi que l’incitation à la consommation en dehors des hôtels et la mise en place des nouvelles techniques d’animation touristique

5.Diversifier l’offre touristique en développant le tourisme culturel, médical, écologique, saharien et sportif et encourager l’investissement dans le tourisme haut de gamme (tourisme d’affaires et de congres)

182 experts mandatés ont planché pendant plus de 6 mois pour pondre un programme en 365 points alors que la majorité des partis ont présentées des programmes d’une centaine de points. Sans rentrer dans les détails, le programme économique a frappé par son conformisme par rapport à la politique actuelle du gouvernement. Ennahdha réclame 163 milliards de dinars contre 125 milliards pour le gouvernement pour la période 2012-2016.

Si Ben Ali avant de fuir a promis 300 mille emplois, Enahdha s’engage à créer environ 590.000 emplois sur les cinq prochaines années avant de dormir. Ils promettent de réduire le taux de chômage de 14.4% en 2011 à 8.5% à l'horizon 2016 tout en proposant un système de séance unique durant toute l’année.

Il est clair qu’ils ont surement leur arguments qui au vu des besoins de reconstruction du pays, la raison peut ne pas forcément comprendre.

Amel Djait    Mille et Une Tunisie