By walidK

Selon les résultats officiels des élections de l’Assemblée Constituante en Tunisie ,  le parti islmaiste modéré Ennahda distance largement les partis de gauche, loin derrière avec 30 et 21 sièges.   Le mouvement islamiste qui se présente comme étant un pendant tunisien de l’AKp turc  a obtenu 90 sièges sur 217, soit 41,47 % des élus. Il est suivi, loin derrière, par le parti du Congrès pour la République (CPR) de Moncef Marzouki (30 sièges) et l'Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar (21 sièges).  «Merci à nos martyrs, je m'incline devant leur sacrifice et je salue nos concurrents et tous ceux qui n'ont pas voté pour nous», a lancé le numéro deux d'Ennahda, Hamadi Jebali. 

 Khalil Zaouia, numéro deux du parti de Ettakatol a salué pour sa part «une victoire du peuple». «Les forces démocratiques n'ont pas été vaincues, c'est la démocratie qui a triomphé», a-t-il déclaré. Mohamed Abbou, dirigeant du CPR, s'est dit «surpris par le score d'Ennahda qui a dépassé les prévisions. Ce parti est conscient qu'il ne pourra pas gouverner tout seul», a-t-il poursuivi. «Nous discutons avec Ennahda et Ettakatol pour la formation d'un gouvernement national». Bien que majoritaire, le parti islmaiste devra composer avec les forces laïques pour obtenir la majorité absolue requise pour rédiger la Constitution et nommer un exécutif qui dirigera le pays jusqu’aux prochaines élections générales. 

 

Maillots de bain autorisés 

 

Pour dissiper les inquiétudes que suscite sa prochaine accession au pouvoir, Ennahda multiplie les déclarations selon lesquelles la future Constitution, l'une des priorités de la prochaine Assemblée issue de l'élection, ne pourra voir le jour «sans un consensus avec les partis et les partenaires qui y sont représentés».

Hamadi Jebali, le numéro 2 du parti, qui devrait occuper le poste de premier ministre dans le nouveau gouvernement, a assuré, jeudi, qu'il n'est pas question de faire revenir la femme au foyer, ni de remettre en cause les acquis du secteur touristique qui représentait 7 % du PIB tunisien en 2010, mais a subi une chute spectaculaire depuis la fin du régime de Ben Ali en janvier dernier. «Est-il raisonnable, a lancé M. Jebali, de paralyser un secteur vital comme le tourisme en interdisant les boissons alcoolisées et le port de maillot de bain ou d'autres pratiques ? Ce sont des libertés individuelles garanties aussi bien pour les étrangers que pour les Tunisiens», a-t-il insisté.
De même, Hamadi Jebali n'a nullement l'intention de «démanteler le système financier en vigueur en Tunisie ni de restreindre les activités des hommes d'affaires».