Les low cost ont pris 162 millions de passagers en 2009
Les majors européennes regardaient de haut les trublions low cost qui venaient toucher leurs prés carrés. Aujourd’hui, elles leur ont pris 162 millions de passagers en 2009 et affichent, pour certaines d'entre elles, une santé financière insolente. Les majors se sentent forcées à copier le modèle sans se renier pour autant.

Modèle low cost : toutes les compagnies aériennes vont-elles y passer ?
Le 12 mars, une nouvelle compagnie low cost La turque Pegasus Airlines commencera à voler entre Orly et l’autre aéroport d’Istanbul, Sabiha Gökçe situé à une quarantaine de kilomètres de la ville.

Le 14 mars, c’est la compagnie hongroise Wizz Air qui mettra en place une nouvelle ligne vers la Pologne au départ de Beauvais, sur la ville de Poznan.

Deux low cost qui ont adopté le modèle de Ryanair avec des opérations au départ d’aéroports secondaires dont les taxes sont beaucoup moins élevées que les grands aéroports et qui, parfois, accompagnent les lancements de lignes par des budgets marketing importants.

Car pour être une low cost brillante comme Ryanair il faut plusieurs autres conditions : avoir les coûts opérationnels les moins importants possibles en postant le personnel dans le pays d’Europe où les charges sociales sont les moins élevées, en l’occurrence l’Irlande.

Il faut aussi greffer au prix du billet, certes très bas, une ribambelle d’options payantes comme l’utilisation d’une carte de crédit pour acheter le billet, le check in, le choix du siège, les bagages, l’assurance, etc.

Le tout sans oublier de faire payer à bord de l’avion toutes les consommations.Résultat, les options payantes représentent environ 20% des revenus de certaines low cost.

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Low cost : les passagers en redemandent...
Mais, pour autant, les passagers ne semblent pas leur en vouloir. Mieux, ils en redemandent.

En 2009, année historiquement noire de l’aérien où les compagnies IATA ont perdu 11 milliards de dollars, Ryanair, de son côté, a vu le nombre de ses passagers croître de 15% à 65 millions de pax.

Et, bien sûr, la compagnie sera bénéficiaire à la fin de l‘exercice qui se termine ce mois-ci. Les recettes de la cie irlandaise lui ont permis de faire mieux que la moyenne des low cost.

Les chiffres publiés cette semaine par l’ELFAA, European Low Fare Airline Association, font état d’une progression de 8,7% du nombre de passagers en 2009, soit 162 millions de personnes qui ont choisi l’option low cost pour leurs déplacements.

Si sur les plates-formes parisiennes, le trafic low cost. n’a représenté que 12% du trafic total en 2009, Eurocontrol situe la part de marché des low cost.

En Europe à 35% et ce n’est pas fini. D’ici à 2013, cette part de marché touchera les 50%.

Que feront alors les compagnies traditionnelles qui perdent de l’argent sur leur réseau court et moyen courrier ?

British veut créer une compagnie dans la compagnie
Chacune cherche la solution, copie plus ou moins les options payantes des low cost. et toutes ont des plans d’économie qui ne suffisent pas à enrayer les pertes.

Iberia qui vient d’annoncer une perte de 273 millions d‘euros, « absolument historique », comme la qualifie son président Antonio Vasquez, prévoit la création d’une nouvelle low cost pour prendre en charge les vols domestiques.

Ce sera la seconde tentative pour Iberia après la création de sa filiale Clickair, fusionnée avec Vueling l’année dernière.

Air France qui a créé Transavia France à coûts moindres pour prendre en charge les lignes à vocation touristique, étudie la possibilité de lui confier des lignes domestiques en face d’une concurrence low cost (le fameux projet Mimosa à Nice).

British Airways envisage de créer une compagnie dans la compagnie avec la mise en place d'une seconde équipe de PNC à la rémunération low cost pour prendre en charge une partie des vols.

Seule Lufthansa refuse de casser son modèle économique, tout en maintenant une politique tarifaire la plus agressive possible. Mais pour combien de temps encore ?

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