90% des hôtels en Tunisie n’exploitent toujours pas les opportunités de la réservation par Internet et un nombre important d’unités hôtelières du pays, qui est pourtant un champion africain des TIC si l’on croit le dernier rapport du Forum de Davos sur les nouvelles technologies, n’ont même pas d’adresse e-mail. Le grand retard technologique des hôteliers irrite visiblement le ministre tunisien du Tourisme, Slim Tlatli, qui a ouvert le 27 mars l’Assemblée générale élective de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH). En témoigne la diatribe lancée par le ministre contre ces hôteliers qui semblent encore vivre en vase clos et dans une ère où le « tout-papier » (Fax, dépliants, guides…) règne en maître.

M. Tlatli a fait remarquer que les nouvelles technologies de l'information et de la communication ne cessent de marquer l'activité touristique partout dans le monde, indiquant que  la profession est plus que jamais appelée à s’adapter à cette nouvelle donne dans les plus brefs délais. D'autant plus qu'avec la prochaine ouverture du ciel tunisien et la multiplication des compagnies aériennes «low cost» , ne feront qu'amplifier l'importance de l'outil Internet dans un secteur où la concurrence est de plus en plus acharnée. Dans cette même optique, le  ministre a annoncé que son département lancera, très prochainement, une étude sur la politique commerciale et de marketing en vue d’assurer une adaptation urgente  aux TIC qui permet une exploitation les opportunités offertes par Internet dans la promotion.

Le ministre a également annoncé la mise en place d’un programme spécifique pour la promotion du positionnement des entreprises touristiques sur Internet, appelant les professionnels à y adhérer et à s’y inscrire. En clair, l’ancien pilote du programme de mise à niveau de l’Industrie tunisienne souhaite l’émergence d’une nouvelle génération d’hôteliers « Web Compatible» afin que la destination puisse s’émanciper de l’emprise des tour-opérateurs  qui  font encore la pluie et le beau temps. Jusque là, ce sont justement les TO qui
commercialisent à hauteur de 90%, les hôtels tunisiens. 

M. Tlatli a, par ailleurs,   fait savoir qu’à partir de cette année, tous les touristes de la destination seront invités à laisser leurs adresses électroniques, question de constituer la base de données, et de mieux maîtriser les marchés.
De son côté, Mohamed Belajouza, président de la FTH a précisé que  la profession est profondément consciente de l'ampleur des défis de la prochaine étape et que la FTH n'a cessé de mobiliser ses adhérents en vue de garantir les conditions d'une croissance soutenue du secteur touristique.