Si elles mettent en danger les réacteurs des avions, les particules fines du nuage de cendres dû à l'éruption du volcan islandais s'infiltrent également dans les rouages de l'économie tunisienne, largement dépendante  de l’Europe. Les premiers secteurs touchés ont été ceux qui gravitent autour de l’industrie du voyage. A l’instar de ses consœurs partout dans le monde, Tunisair a  été contrainte à annuler la majorité de ses vols sur le vieux continent. Tous ses avions stationnés à l’aéroport de Tunis Carthage mais aussi dans le Nord de l’Europe ont été cloués au sol. Conséquence: les pertes des compagnies nationales durant les quatre jours ayant connu une fermeture quasi-totale de l’espace aérien européen sont estimées à environ 4 millions de dinars. A l’échelle mondiale, la paralysie du trafic aérien a coûté aux compagnies aériennes 1,7 milliard de dollars, selon un bilan de l'Association Internationale des Transports Aériens (IATA).
Tunisair n’est pas la seule à être touchée de plein fouet par l’annulation de plus de près de 100 mille vols en Europe. Le secteur touristique tunisien a également pâti de ce chaos aérien. Les annulations de séjours touristiques dans les stations balnéaires tunisiennes se comptent par dizaines de milliers, selon la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH). A elle seule, Djerba aurait perdu près de 7000 touristes qui devaient débarquer sur l’île à bord d’une centaine de vols.
A ces annulations des arrivées touristiques, les opérateurs du secteur ont été obligés de gérer le prolongement du séjour de quelques 30.000 touristes bloqués sur le sol tunisien.  La gestion s'est faite au cas par cas grâce à des cellules de crise régionales mises en place par l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT). Les grands tour-opérateurs européens ont pris en charge leurs clients coincés  dans les hôtels tunisiens. D’autres ont , toutefois, failli à leurs responsabilités vis-à-vis de leurs clients, ce qui a contraint les hôteliers à les prendre en charge gratuitement sur instruction du ministère du tourisme. Du coup, les pertes des hôteliers et autres acteurs du secteur touristique s’élèveraient à plusieurs millions de dinars...Trop dur pour un secteur qui peine encore à remonter la pente consécutive à la crise financière et économique internationale...