Par sa récurrence, le sujet intrigue et suscite les interrogations…  A la veille de chaque haute saison touristique, certaines chaînes de télévisions françaises nous servent d’une manière on ne peut plus tendancieuse les mêmes plats à propos de la destination Tunisie. Après M6 et France 2 durant les dernières années, c’était autour de TF1 de montrer, cette année, ce que la  destination Tunisie a de pire en matière d'accueil, de service, d'installations, d'hygiène, de cuisine, de sécurité. De l’avis même de Jean da Luz, rédacteur en chef de nos confrères français   TourMaG.com et TourMaGazine.fr, qui font autorité chez les professionnels, l’émission  «Enquêtes et révélations »  diffusée mardi soir sur TF1 a constitué une « enquête exclusivement à charge» sur le tourisme tunisien. L’émission suivie par plus de 2 millions de téléspectateurs s’inscrit dans la nouvelle vague de coaching, c'est-à-dire l'assistance des téléspectateurs à bien gérer leur budget vacances et à éviter de tomber dans les arnaques.

Pour braquer pleins feux sur ces destinations qui se vendent à quelques centaines d’euros la semaine tout compris comme la Tunisie, l'émission a choisi cet angle récurrent à la veille des vacances: Comment éviter les arnaques  liées aux offres alléchantes de vacances à prix cassés. « Une plage de rêve, un hôtel de luxe, du soleil, et le tout pour à peine quelques centaines d'euros... Quels sont les secrets des tour-operators pour casser les prix ? Et surtout, comment éviter les mauvaises surprises, pour que les vacances ne tournent pas au cauchemar ? Car, derrière les offres alléchantes de séjour au soleil à prix cassés, se cachent parfois de véritables arnaques : vétusté des hôtels, problème d'insonorisation, plages insalubres, prestations inexistantes : des vacances ratées sur toute la ligne ». Tel était l’accroche du reportage.

 Pour éclairer les consommateurs, les journalistes de TF1 ont choisi un hôtel en deuxième ou troisième zone à Nabeul.  Et ils n’ont fait que regarder par « le trou de la serrure ».  Et là, on découvre que le tourisme tunisien qui s’engage depuis plusieurs années vers une montée en gamme à coups de plusieurs milliards de dinars est réduit à «une plage poubelle, une table peu ragoûtante, un accueil détestable et  une sécurité improbable».

L’équipe de TF1, qui prône l’objectivité et l’opinion contraire,  n’a rapporté que les points négatifs dans l’un des ces hôtels qui existent en Tunisie comme ailleurs partout dans le monde. Des oreillers sales, des toilettes défectueuses, une fuite d'eau, absence, des cafards... Le tableau est pour le moins répugnant.

Les journalistes de TF1 n’ont pas par ailleurs hésité à limiter à deux minutes l’intervention d’un fin connaisseur en la matière, en l’occurrence le rédacteur en chef des magazines TourMag TourMaGazine.fr. « Je suis intervenu dans le sujet à la demande de Valérie Rouvière de TF1. Je devais expliquer  Comment éviter les arnaques  et pourquoi certains produits "border line"se retrouvent toujours dans les étals de voyagistes alors qu'ils font l'objet de litiges consécutifs.  J'ai passé une matinée à détailler les processus de cet engrenage. La chaîne en a retenue... 2 minutes !
C'est son droit certes, mais il est évident qu'il est beaucoup plus vendeur de montrer des images choc (cafards, poubelles...) que d'essayer de montrer et d'expliquer au consommateur ce qui cloche», indique Jean da Luz dans un article publié sur le portail TourMag.com. Ce journaliste impartial qui constate qu’ «en Tunisie comme ailleurs, les brebis galeuses ne manquent pas » estime que la profession toute entière a essuyé une drôle de claque ce mardi soir sur TF1 à 23h30.  «Comment en effet espérer passer de bonnes vacances au bord de la mer à 2 000 kilomètres de chez soi pour un budget de 230 ou 250 euros avec avion, transferts, petit-déjeuner, déjeuner, dîner, animation, ménage et sourire de l'hôtelier ? Même pas en rêve », s’insurge-t-il contre cette « contre publicité pour le tourisme et la destination Tunisie, qui ne méritait pas tant».  C’est dire qu’il s’agit là d’une bonne dose de mauvaise foi qui intrigue par sa  récurrente à la veille de chaque haute saison. Le pire dans cette histoire c’est que les Français qui n'ont pas choisi encore leurs vacances  pourraient même  renoncer à visiter la Tunisie  et opter pour d'autres pays à l'instar de la Turquie et le Maroc, qui , eux, sont en train de charmer les touristes – Et c’est de bonne guerre- en rachetant  aux chaînes de télévision des reportages pour le moins complaisants!
W.K