By walidK

A la veille de la haute saison touristique, ce gouvernement vient de lancer des campagnes de promotion de la Tunisie sur les principaux marchés émetteurs de touristes vers cette destination soleil incontournable dans les portefeuilles des distributeurs occidentaux. Et pour boucler la boucle, ce même gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahdha a affirmé clairement qu’il n’interdira ni la bière, ni le bikini sur les plages.

Le chef de l’exécutif Hamadi Jebali a même déclaré tout récemment qu’il n’y a pas un tourisme halal  (licite) ou haram (illicite), mais tout simplement une industrie touristique qui constitue l’une des principales mamelles nourricières du pays du jasmin.
De la belle rhétorique et des bonnes intentions qui ne se traduisent jamais en actes concrets dès qu’il s’agit de dénoncer les agissements des salafistes ou, du moins, de rappeler à l’ordre ce courant très minoritaire de l’Islam tunisien modéré et tolérant ..

 

Show salafiste répugnant à l’aéroport Tunis-Carthage!

Les évènements qui se sont déroulés dans la soirée du lundi 14 mai et dans la matinée du  mardi 15 mars à l’aéroport international Tunis-Carthage viennent d’en apporter une preuve de plus. Des centaines de salafistes ont assuré dès la soirée du 14 mai un show répulsif à l’aéroport  qui constitue la principale porte d’entrée et la plus grande vitrine du pays. Ils se sont rassemblé pour protester contre le refoulement de deux islamistes radicaux marocains interdits d'entrée sur le territoire.
Selon une source policière à l'aéroport, près de 300 salafistes étaient venus dès lundi soir pour accueillir leurs invités, Hassan Kattani et Omar El Hadouchi, théologiens de la mouvance salafiste djihadiste la plus radicale au Maroc. Les deux hommes ont été condamnés pour endoctrinement des islamistes qui avaient perpétré les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca (33 morts et 12 kamikazes tués) avant de bénéficier d'une grâce royale (bien royale!) en février dernier. Ils font partie d'une liste de personnes interdites d'entrée sur le territoire tunisien et ont été, de ce fait, renvoyés chez eux dans la journée, a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur Khaled Tarrouche.  Les deux Marocains avaient été invités par une des multiples associations islamiques nées après la révolution, dont Essalam (La paix). « Ils devaient donner des leçons aux étudiants et rencontrer les cheikhs de la Tunisie. Notre association n'est ni terroriste ni rétrograde. On a invité deux cheikhs influents, et nous demandons calmement au ministère de l'Intérieur qu'il nous indique les démarches administratives à suivre et les conditions pour les recevoir »,  a déclaré un responsable d'Essalam, Selim Ben Yahlas.

 

Le gouvernement tunisien est-il en train de  détruire d’une main ce qu’il construit de l’autre ?

La cohue engendrée par les manifestants salafistes à l’aéroport, qui constitue un véritable économique du pays,  n’a pas dérangé outre mesure les autorités qui sont pourtant prompts à accuser les médias à semer la sédition dans le pays ! Elle risque pourtant de donner une image assez négative d’une Tunisie où les islamistes radicaux arborant barbes et qamis, treillis militaires et drapeaux noirs.  Leurs images et vidéos  qui ont très vite fait le tour du monde et face auxquelles les campagnes promotionnelles risquent d’avoir l’effet d’un coup d’épée dans l’eau.

Donia  Hamouda